Analyse Canada : Situation actuelle et opportunités

La question est de savoir à quoi s'attendre avec le Canada dans les prochaines semaines et mois, et quelles opportunités pourraient être saisies en comprenant l'économie canadienne et la direction des flux monétaires. L'économie canadienne a vu son inflation être maîtrisée à 1,8 %, ce qui signifie que le contrôle de l'inflation n'est plus la préoccupation principale des investisseurs. L'appréciation ou la dépréciation de la devise sera désormais déterminée par d'autres facteurs, mais lesquels ? Une fois l'inflation sous contrôle, les investisseurs se concentreront sur la stabilité et la croissance économique.

Voici les données économiques du Canada : le PIB mensuel a reculé de 0,1 % en novembre 2024, et la croissance du PIB a également ralenti, passant de +0,5 % à +0,3 %. On comprend que l'économie canadienne reste refroidie, et la Banque centrale cherchera à la stimuler pour qu'elle retrouve son cycle habituel. Le taux de chômage a augmenté, atteignant 6,7 %. La Banque du Canada considère le plein emploi lorsque le taux de chômage se situe entre 5 % et 5,5 %. En dessous de 5 %, des craintes de pressions inflationnistes émergent, tandis qu’au-delà de 5,5 %, comme dans la situation actuelle, on craint une déflation ou un ralentissement économique. C'est exactement ce qu'on observe au Canada.

Un autre problème auquel l'économie canadienne fait face est le niveau de la dette par rapport au PIB. Après la pandémie, la dette avait explosé, passant d'environ 90 % du PIB à près de 120 %. Depuis, des efforts ont été faits pour la réduire, et elle s’élève désormais à environ 107 % du PIB. Cette réduction est cruciale, car une dette moins importante permettrait d'injecter davantage de fonds dans l'économie pour stimuler la croissance. Par ailleurs, le programme d'assouplissement quantitatif (QE) de la Banque centrale a entraîné une dévaluation de la monnaie, en raison de l'augmentation de l'offre par rapport à la demande. C’est ce que l’on constate avec les données PMI : le secteur manufacturier connaît une expansion avec un indice de 52,2, tandis que le secteur des services est en contraction avec un indice de 48,6. Cette divergence envoie des signaux mitigés aux marchés. Il sera important de surveiller une éventuelle convergence de ces indicateurs pour un signal plus clair.

D'autres éléments sont également à surveiller : le taux de chômage, dont une baisse renforcerait la valeur de la monnaie, et la confiance des entreprises et des consommateurs. La confiance des entreprises a augmenté à 54,7, mais celle des consommateurs a fortement chuté à 48,6. Dans le même temps, le taux d'épargne a grimpé à 7,1 %, et les ventes au détail ont stagné à 0 %. Comme on le sait, les dépenses des uns constituent les revenus des autres, et cette tendance à la thésaurisation freine la progression de l'économie et la croissance du PIB. Une économie faible entraîne inévitablement une perte de valeur de la monnaie.

Concernant la balance commerciale, bien qu'elle reste déficitaire, elle s’est améliorée grâce à une augmentation des exportations de pétrole depuis septembre 2024. La dépréciation du dollar canadien a rendu le pétrole canadien plus attractif pour les acheteurs étrangers, augmentant ainsi les exportations. Cela a permis de réduire le déficit commercial et la dette par rapport au PIB, libérant ainsi des capitaux pour relancer l'économie. Maintenir un dollar canadien faible pourrait donc continuer à soutenir les exportations de pétrole, à réduire la dette et à stimuler l'économie.

On note également une explosion de la volatilité sur les obligations à 10 ans depuis septembre. Cette volatilité reflète le risque perçu par les investisseurs. Actuellement, ce risque est moindre avec un premium sur les rendements des obligations à 10 ans qui est de 5,23 %, ce qui montre que le risque persiste malgré tout. Un autre point à noter est le coefficient de corrélation négatif entre les rendements à 10 ans et la valeur intrinsèque de la devise sur les 30 derniers jours. Une augmentation des rendements à 10 ans entraîne une dévaluation de la monnaie. Cela s'explique par la vente d'obligations canadiennes, qui fait baisser leur valeur nominale et augmenter les rendements, traduisant une sortie de capitaux et une chute de la devise.

En additionnant le premium sur les obligations, les incertitudes liées aux droits de douane américains et le ralentissement économique du Canada, la fuite des capitaux hors du dollar canadien reste pertinente tant que les données économiques n'indiquent pas une amélioration de la situation. On pourrait donc s'attendre à une baisse de la devise, mais aussi à des bénéfices accrus pour les entreprises canadiennes exportatrices. Les opportunités pourraient inclure une position longue sur les rendements à 10 ans des obligations canadiennes et une position courte sur les indices boursiers canadiens, compte tenu de la thésaurisation des ménages et de leur scepticisme.

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